
PERFORMANCE IN SITU
DROPPED
Création:printemps 2026


Je ne l’ai pas vécu mais on me l’a raconté, le temps des premiers
B-boys dans les rues de France. Des extraterrestres, des délinquants,
des marginaux.
Aujourd’hui, le hip hop gagne du terrain. Il est partout : dans les
pubs, à l’opéra, au cinéma, dans la rue. Les mêmes danseurs s’af-
frontent en battles avant de performer ensemble dans les théâtres.
Des chorégraphes hip hop dirigent des Centres chorégraphiques
nationaux. Le break est maintenant aux Jeux Olympiques.
Nous sommes loin de l’excentricité de ces premiers B-boys en com-
binaisons rouges ou bleues, gesticulant comme des automates, des
cosmonautes sur un rythme électronique et effréné, en pleine voie
publique et devant le regard interloqué des passants.
Mais je ne veux pas oublier d’où vient le hip hop et le rejet qu’il a pu
créer à ses débuts.
C’est en partant de cette volonté que j’ai imaginé DROPPED. Comme
les breakers à leur époque, 4 personnages débarquent dans l’es-
pace public. Alors qu’ils n’ont pas d’a priori sur le monde qui les en-
tourent, les spectateurs eux en ont. Ces inconnus naïfs qui semblent
débarquer d’une autre planète vont questionner l’utilisation de
l’espace conçu et construit par l’humain, avec les idéologies qui en
découlent. En redéfinissant l’espace public par leur seule présence,
ils vont bousculer l’ordre établi. Chaque lieu, square, chaussée, chan-
tier devient alors un terrain de jeu, un espace d’expression, une ago-
ra pour se rassembler, faire cité et imaginer une société différente.
En déconstruisant l’évidence à travers un langage dansé qui leur
est propre, les danseurs vont proposer au public un regard neuf sur
le quotidien, dénué de préjugés. A leur tour, ils vont faire contre-
culture.